Halloween à la mode sicilienne
Le 31 octobre approche et comme chaque année depuis une décennie on est envahi par des citrouilles aux grimaces horribles, des guirlandes de chauves-souris, des figurines de sorcières chevauchant leurs balais, des masques de zombies et de monstres en tout genre. « Ça n’a rien à voir avec nos traditions européennes, c’est un truc d’Américains ! ».
Le truc pas vraiment americain
Comme chaque année on entend les mêmes commentaires sur cette fête importée de toute pièce des Etats Unis, comme quelque chose qui n’a rien à voir avec notre culture mais qui a un but purement commercial, histoire de relancer la consommation dans un moment creux entre la rentrée et Noël. L’ Italie aussi connait le même engouement pour Halloween, comme pour pas mal de choses qui viennent des Usa, mais en cherchant bien, j’ai remarqué que chez nous il y a quelque chose de similaire et de bien plus ancien.
Une fête très ancienne
Les Siciliens célèbrent la « festa dei morti », la fête des morts, depuis le Xème siècle. A l’époque on pensait que les âmes des disparus passaient dans l’autre monde au premier jour de l’hiver où la nuit est plus longue que le jour.
Robin Hood de Sicile
La légende raconte que les âmes des disparus, en passant dans l’au-delà, volaient à de riches commerçants et pâtissiers leurs produits pour les offrir en cadeau à leurs familiers restés en vie.
Un rite païen
Ce passage était célébré avec des offrandes de nourritures, des déguisements et des grands feux de bois dans la place publique. Aujourd’hui cette fête catholique du jour des morts n’est rien d’autre que l’héritage d’un rite païen que l’Eglise a créée pour le remplacer.
Noël avant Noël
Petite je me souviens que certains camarades d’école d’origine sicilienne attendaient avec impatience le jour des morts parce qu’ils recevaient des cadeaux et des gâteaux de la part de leurs défunts qui leur témoignaient bienveillance et protection.
Le matin du 2 novembre les enfants se lançaient dans une chasse au trésor pour « trouver les morts», les cadeaux offerts par les morts, ou mieux les cadeaux cachés par les parents…
Quelqu’un suivait aussi la tradition de laisser ses chaussures à faire remplir de cadeaux, comme cela se fait en France à Noël.
Exorciser la peur
La fête continuait en se rendant au cimetière avec les enfants. Dans l’antiquité on pouvait même y manger mais l’Eglise a interdit cette pratique.
Ces traditions servaient à exorciser la mort et à exalter l’identité familiale. L’ambiance était toujours festive et nullement lugubre.
Qui dit fête dit gâteaux
Voilà donc les gourmandises que les défunts siciliens apportent à leurs proches






 
			
Je suis sicilien, j’ai 21 ans et en effet nous continuons cette tradition 🙂 il faut savoir que dans nos croyances les siciliens sont descendants des humains et des fées, d’où le fait que encore aujourd’hui nos guerrisseuses et guerrisseurs sont trop important(e)s pour nous ^^ ce qu’on appelle sorcellerie en France, pour nous c’est de la science antique. Je compte continuer moi aussi cette tradition avec mes enfants, pour offrir des gâteaux de la part de ma grand-mère qui était guerrisseuse comme sa mère et la mère de sa mère etc.