En ces journées Paris s’est transformé en une fournaise géante et je pense à la fraicheur de la mer et à la plage. Mais pas n’importe laquelle. J’ai horreur des plages bondées de monde où la serviette de ton voisin déborde sur la tienne, où les parasols de la même couleur sont bien ordonnés par ligne et par rang. On dirait que tu dois prendre ton ticket et faire la queue pour aller te baigner. Et les radios qui crachent des sons, les blablas inintéressants des gens, la fumée de cigarette … quelle torture !
Moi j’ai de la chance, en été je vais en Calabre, région qui se résume à ces chiffre : 300 km de péninsule couchée entre la mer Tyrrhénienne à l’Ouest et la mer Ionienne à l’Est, et 750 km de côte, presque entièrement de plage. Et en plus presque désertes ! La Calabre est connue et appréciée par les Italiens, mais elle est totalement inconnue par les étrangers, surtout par les Français.
Les plages calabraises sont réputées pour être immenses et d’accès libres. On peut y trouver de temps en temps quelque plage privatisée et aménagée, mais c’est rare. Généralement le paysage est caractérisé par des kilomètres et kilomètres de plage à l’état naturel. Au niveau des villages existe quelque agglomération de parasols et de transats, mais rien de grave : il y aura toujours les 10 ou 15 mètres de distance de sécurité entre vous et votre voisin le plus proche !
Et l’eau, elle est comment ? A vous de juger ! Je peux seulement ajouter qu’elle est agréablement chaude, une fois que vous entrez dans la mer vous ne voudrez plus en sortir.
Pour vous convaincre que ma plage est exceptionnelle je vous apporte le témoignage d’une grande experte de l’environnement marin : la tortue Caretta-caretta (tortue caouanne). Cette espèce devenue rare choisit souvent cet endroit pour pondre ses œufs. Une fois j’ai même assisté à l’éclosion des oeufs, un des spectacles les plus émouvants auquel j’ai jamais assisté.
Ma plage est aussi pleine de couleurs, le bleu de la mer et l’argent du sable sont rehaussées par les couleurs de la végétation méditerranéennes : figues de Barbarie, énormes agaves fleuries, et surtout une grande variété de petites plantes qui poussent dans la sable.
En fin de journée, quand le soleil se couche derrière les collines du versant ionien, la lumière du phare sur le promontoire du village rivalise avec celle des étoiles.
Vous êtes en train de vous demander où se trouve cet endroit ? Eh bien, je ne vous le dirais pas ! C’est « ma » plage et j’en suis jalouse. Mais ne vous inquiétez pas, dans les 750 km de côte vous trouverez certainement votre plage à vous !
P.S. Bon, allez! je vous donne un petit indice: côte ionienne à 60 km de Reggio Calabria…